Bonjour, c’est Julien,
Comme vous, depuis quelque temps, je m’interroge sur l’impact de l’intelligence artificielle sur l’information.
Nous travaillons déjà sur la mise en place de formations aux outils d’IA générative pour les journalistes et les producteurs/productrices de contenu, mais nous le faisons avec une conviction : il faut que l’humain reste au centre de l’info. Et à ce jour, rien ne nous le garantit.
C’est ce que raconte le journaliste Gerald Holubowicz (et formateur Samsa.fr sur la créativité éditoriale et l’UX design) au micro de l’Atelier des médias où il évoque plus spécifiquement le cas des images : s’il est si facile, désormais, de générer du faux (souvenez-vous du Pape en doudoune ou de l’arrestation musclée de Donald Trump), comment s’assurer que notre usage de ces technologies profite vraiment au débat public ?
Vous avez peut-être vu cette initiative passer sur Twitter : un ingénieur a créé deux sites gérés à 100% par des IA (avec ChatGPT notamment) pour voir ce que cela pourrait donner, comme il l’explique ici. Le premier porte sur la tech, le second sur la cuisine. C’est assez bluffant : c’est moyen en termes de contenu, mais c’est crédible.
Cette expérience montre clairement qu’”on ne gagnera pas la course au volume”, a tout de suite réagi la journaliste de Numerama, Marie Turcan. Et elle a raison : bâtonner à la va-vite des articles moyens ne mènera à rien. Les médias les plus exigeants vont y trouver de nouvelles raisons de faire du très bon journalisme. “Mais ça signifie aussi une accélération de la mise sous paywall des sites « fiables », ce qui créera un déséquilibre dans l’accès à l’information, selon les moyens et revenus.”
Du point de vue démocratique, c’est une vraie question. De son côté, Gérald Holubowicz estime qu’il est urgent de prendre le temps de s’interroger sur la place des IA dans nos métiers. En Europe, le média suisse Heidi News s’est tout de suite emparé du sujet avec cette nuance qui, chez Samsa.fr, nous parle : “L’IA peut être une chance pour le journalisme”.
Nous sommes plutôt en phase avec cette approche, et c’est pour cette raison que nous continuons d’y réfléchir et d’y travailler. Et puis, s’il est possible de mieux enquêter, de mieux mettre en récit, de mieux servir les audiences, il ne faut pas le négliger. Mais il faut le faire de manière lucide, honnête et… créative.
D’ailleurs, je ne résiste pas au plaisir de vous partager un petit projet qui m’a bien plu, et qui est né dans le cadre d’un hackathon : regardez cette façon maline et amusante de valoriser des archives avec un chatbot… Il s’agit des archives de l’émission culte “C’est pas sorcier” et ça s’appelle disjamy.
Si d’ores et déjà vous souhaitez qu’on en parle : soyez les bienvenus, écrivez-nous à contact@samsa.fr
Bonne écoute, et bonne semaine !
Julien Le Bot
Responsable innovation de Samsa.fr et Samsa Africa