Quatrième invité de notre podcast « Les médias se mettent au vert », voici Thomas Wagner, fondateur du site Bon Pote. Entre ses longs formats documentés et ses articles de lutte contre les idées reçues sur le climat, ce site de vulgarisation est devenu un redoutable allié pour qui cherche des infos précises sur le réchauffement climatique, l’urgence écologique et la transition de nos sociétés.
Si les médias ont pour la plupart trop tardé à s’emparer de ces questions, le site de Thomas Wagner s’est fait connaître en publiant des articles ultra-documentés sur la transition climatique et écologique.
- Quelles sont les excuses courantes de l’inaction climatique ?
- Comment calculer son empreinte carbone ?
- Pourquoi le nucléaire n’a pas dit son dernier mot ?
- Comment faire pression sur le gouvernement français en lui posant les questions qui fâchent ?
Avec Bon Pote, Thomas Wagner a su développer un média redoutable pour faire face à l’actualité et outiller les citoyens en transition. Et il s’est fait une spécialité des clash sur les réseaux sociaux où il n’hésite pas à prendre à partie ministres, élus, dirigeants d’entreprises ou journalistes.
Au micro de Julien Le Bot, journaliste, auteur-réalisateur, et responsable innovation chez Samsa.fr, Thomas Wagner est revenu sur les enjeux de l’accès à l’information sur le réchauffement climatique, sur les bonnes recettes de Bon Pote pour informer sur ce sujet si complexe, sur son usage des réseaux sociaux comme LinkedIn, Twitter ou Instagram, mais aussi sur ses sources d’inspiration, ses doutes ou encore ses projets pour les années à venir.
Au cours de cette conversation, on a aussi pu entendre les questions d’Audrey Garric, journaliste au Monde, de Marc de Boni, de la chaîne YouTube “Et tout le monde s’en fout”, mais aussi de Timothée Parrique, chercheur et auteur d’un essai : “Ralentir ou périr” (Seuil).
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Cet épisode a été enregistré en public, le 14 décembre 2022, chez Creatis (Paris 11) et réalisé par Sylvain Pinot.
Citations de Thomas Wagner
“Quand j’ai commencé à dire, il y a quelques années, ça se réchauffe et il y aura des graves conséquences, les gens m’ont pris pour un fou, y compris mes meilleurs amis.”
“Quand j’ai commencé à écrire sur Bon Pote, j’étais dans un open space, j’étais en costume tous les jours, et j’écrivais le soir et le week end”
“Comme toute personne qui commence à s’intéresser sur les sujets climatiques, plus tu commences à creuser le sujet, plus tu sais que la situation est alarmante, et qu’il faut se bouger. Et je voyais que le traitement médiatique était très insuffisant et en plus de très mauvaise qualité parfois”
“Dès que tu sors de la bulle écolo, le niveau des connaissances est extrêmement faible.”
“Je pense qu’on va entendre des discours de l’inaction climatique pendant au moins 30 ans, encore”
“Si tu apprends les discours de l’inaction climatique, tu ne passes plus un seul dîner de la même façon : tu reconnais les phrases et les poncifs habituels. “La France, c’est 1 % des émissions, la technologie va nous sauver. C’est pas de ma faute, c’est de la faute de X ou Y”.
“Quand je vois que la désinformation est beaucoup trop forte sur un sujet, je le priorise.”
“Quand tu as 100 personnes qui te posent la même question, tu dis qu’il y a peu-être un sujet, il faut que je le traite”
“Si je voulais vraiment faire du chiffre je pense, je devrais prendre les Google Trends”.
“Au début, je ne pensais pas aller sur LinkedIn mais, au final, je crois que c’est aujourd’hui un des réseaux les plus importants pour Bon Pote.”
“Avec le CNRS, nous avons réussi à dégager certains sites climatosceptiques de la première page Google en tapant les mots clés pour lutter contre la désinformation”
“Certains articles de Bon Pote ont été difficiles, mentalement, à encaisser”
“Mon job, c’est d’essayer au mieux de prendre le discours des scientifiques pour le rendre accessible.”
“Nabila, elle a 7 000 000 de personnes qui la suivent. Quand elle fait de la pub pour une crème ou je ne sais pas quoi, elle aura 100 fois plus de réactions que moi qui vais parler d’un rapport du GIEC. Donc en fait, pour l’instant, il est là, le succès.”
“Je refuse 100 % des partenariats, sauf le CNRS”
“Pour les médias, les réseaux sociaux sont un mal indispensable”
« Il faut aller sur TikTok [en tant que média] parce que pour l’instant, on n’y parle pas de réchauffement climatique !” »
« L’écologie commence à être un sujet sur LinkedIn et c’est tant mieux. Twitter, c’est pareil. Instagram c’est à peu près pareil.”
“Pour évaluer mon impact, je ne me fie pas aux nombres, je me fie plutôt aux retours en off. Et surtout, je sais que j’ai des personnalités et scientifiques et politiques qui me lisent”
“On a besoin des influenceurs. Quand une Marion Cotillard, parle du réchauffement climatique à plusieurs millions d’abonnés, c’est quand même positif”
“Je parle en off à plein d’influenceurs qui ont des centaines de milliers d’abonnés ou des millions. Et ça vient petit à petit, ils se documentent sur le réchauffement climatique. Ils ne sont pas forcément prêts à en parler, mais c’est en train de venir.”
“La pureté militante est un vrai danger”
“Il n’y a pas du tout de déficit d’information pour les dirigeants. En revanche, il y a un gros déficit d’informations dans la population en général”
“Mon but, c’est de sortir de la bulle écolo et c’est pour ça que je parle à des personnes qui sont pas du tout concernées par ces sujets-là.”
“Le sujet que je trouve vraiment sous-traité en ce moment, c’est le droit de l’environnement.