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A la tête de France culture depuis 2015, Sandrine Treiner a embarqué toute l’équipe dans sa vision du web, afin de développer la dimension numérique de la radio culturelle de Radio France. Depuis cette date, France Culture multiplie les nouveaux formats: les vidéos avec Culture prime, les podcasts natifs et les écritures émergentes. Et ça marche. France culture est même devenue la reine des podcasts : la radio se hisse à la deuxième place des radios les plus écoutées en France en podcast. Une performance qui surpasse de loin sa part d’audience traditionnelle hertzienne. Et même cette audience-là augmente.

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Sandrine Treiner est la quatrième invitée du podcast « Les médias se mettent à table » proposé par Samsa.fr et Ginkio en partenariat avec  Creatis. Directrice de France Culture depuis bientôt 6 ans, elle a impulsé avec son équipe une vraie politique en matière de numérique pour amener l’ensemble des collaborateurs et collaboratrices à penser leurs productions en multi-supports. A France Culture, diffusion hertzienne et diffusion en ligne se confondent, assure Sandrine Treiner. 

Interrogée par Marianne Rigaux et Philippe Couve de Samsa.fr, Jean-Baptiste Diebold de Ginkio et Elise Colette, spécialiste de la transformation numérique des médias, Sandrine Treiner revient sur sa vision de la transformation numérique de France culture et sur les innovations éditoriales développées par la radio culturelle, du podcast natif à la revue Papiers. Des productions qui cartonnent sur leur support respectif.

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Cet épisode a été enregistré le 12 janvier 2021 à distance et réalisé par Sylvain Pinot.

Sandrine Treiner en quelques citations issues du podcast

Nous faisons l’expérience que l’on peut à la fois produire une radio de flux, une radio à laquelle les gens peuvent venir s’abreuver en temps réel, et puis, dans un second temps, constituer un catalogue d’émissions de documentaires, de fictions et d’émissions qui ont vocation, par leur nature même dans la manière dont elles sont pensées et produites, vocation à venir constituer au fond une grande maison d’édition sonore. 

Il y a une convergence entre un projet éditorial, entre la solidité de ce qui est proposé, qui donne de la pérennité au contenu et et une technologie et des systèmes de distribution qui permettent effectivement à ces programmes de continuer à vivre sur le temps, donc à France Culture, de constituer un catalogue qui amplifie évidemment l’écoute par le podcast.

Le fait d’être en mesure de s’adresser à un public plus jeune, qui écoute moins la radio, mais qui, en revanche, s’intéresse de plus en plus au contenu sonore, nous a permis de développer en effet sur le numérique, à la demande, des potentialités d’écoute que nous n’aurions pas eu de la même façon à la radio.

Le numérique, c’est une opportunité de démultiplication du message. Notre point de départ, c’est de n’avoir jamais considéré que le numérique, c’était des répliques. On n’a jamais pensé que d’abord, il y avait la radio. Et puis ensuite, il y avait dans un deuxième temps les possibilités du numérique. En fait, on a essayé, et on est parvenu assez rapidement à faire coïncider le temps du numérique et le temps de la radio.

Le numérique, c’est des usages formidables, une liberté de développement de programmes nouveaux, de nouvelles écritures formidables, donc un espace de création épatant.

La question de l’écriture en série est passionnante, parce qu’elle a à voir avec la disparition de la frontière entre entre les productions, les antennes numériques et l’antenne hertzienne.

Culture, prime, on peut être fier parce que c’est un projet qui était à la fois un projet culturel, un projet d’innovation et un projet qui a été un levier de transformation en interne et qui, en gros, n’a rien coûté.

Qu’est ce qu’on fait sur le numérique en matière de culture? On a essayé d’inventer quelque chose et on a cherché un langage commun à l’ensemble des entreprises de l’audiovisuel public, c’est à dire des gens qui font de l’archive, l’INA, des gens qui font de l’image, des gens qui font du son.

Ça a permis à la culture de trouver une nouvelle forme d’écriture. Et moi, je trouve que ce que les équipes font sur Culture prime et est vraiment génial. Je trouve que c’est une écriture extraordinairement à la fois moderne, vive et élégante, et on apprend plein de choses.

J’ai dévoué l’ensemble de ma carrière professionnelle depuis 30 ans à la diffusion et la vulgarisation, au meilleur sens du terme, de la culture et de la connaissance.

Il est fondamental de penser tout de suite que le numérique n’est pas l’affaire d’un service. Le numérique, ça doit être tout le monde. Et aujourd’hui, c’est au sein de chacune des équipes qu’est intégrée la compétence numérique. Tout le monde parle du numérique à France Culture et pas uniquement un service dédié.

Il y a les ponts avec France Télévisions. Il y en a de plus en plus, notamment ceux du gouvernement, mais on voit que c’est une vraie tendance puisqu’on a par exemple une émission en commun, France Inter vient de l’annoncer, autour d’Affaires sensibles.

Je pense qu’il faut que France Culture soit à l’avenir comme une fabrique de programmes sur ce positionnement éditorial très service public qui est le nôtre et qu’on puisse être à la fois les producteurs d’une grille de radio, les producteurs de programmes numériques, mais aussi les producteurs délégués de programmes de télévision.

Le choix a été fait de manière très claire, il y a des années, de considérer que le podcast faisait partie du service que l’on proposait à l’auditeur. Il me paraît très difficile de considérer que le podcast puisse être une source de revenus financiers.

La règle est celle là, c’est à dire de permettre une écoute immédiate sur les plateformes tierces, mais d’inviter nos auditeurs à venir chercher le fond de notre catalogue chez nous, ce qui leur garantit accessoirement un confort d’écoute, une qualité d’écoute, mais aussi tout l’environnement qui va avec.

C’est probablement ça que je fais aujourd’hui avec l’ensemble des équipes à France Culture : construire un projet global qui propose, en utilisant toute la créativité dont on est capable et toutes les possibilités technologiques qui sont à notre disposition pour développer cette expérience.

J’écoute des podcasts de la presse américaine parce que ça m’emmène aux Etats-Unis, tout simplement. Que j’aime bien ne pas vivre que là où je vis. Et ça me donne des idées.

« Les médias se mettent à table » est un podcast coproduit par Samsa.fr et Ginkio en partenariat avec la Résidence Créatis.

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