Cette semaine dans A Parte, on s’intéresse aux enquêtes des « Journalistes Solidaires », un collectif de pigistes qui traque les fake news autour du coronavirus. La rédactrice en chef Lina Fourneau nous emmène dans les coulisses de cette rédaction bénévole et distribuée.
Lorsque le confinement a commencé, de nombreux pigistes se sont retrouvés sans travail, impuissants face aux commandes qui s’arrêtent et aux fake news qui se multiplient. C’est dans ce contexte qu’est né le collectif Journalistes Solidaires. Spontanément, à distance, avec peu de moyens mais beaucoup d’énergie.
C’est ainsi qu’une soixantaine de pigistes bénévoles s’est regroupée autour d’un objectif : traquer les fake news signalées par les internautes. Tous ne sont pas des expert·e·s du fact-checking, mais des mentors plus capés en la matière les accompagnent.
Leur rédactrice en chef, Lina Fourneau, l’admet volontiers : elle-même est « un bébé de la PQR, diplômée depuis un an et demi« . Diriger une rédaction répartie sur plusieurs pays n’a pas été de tout repos. D’autant que le collectif travaille en open newsroom : l’avancée des enquêtes est visible en ligne et toutes les avancées sont stockées dans une base de données publique gérée avec Airtable, « ce qui demande beaucoup de rigueur, mais crée aussi une grande confiance chez les internautes ». La base de données est accessible sur le site des Journalistes solidaires.
Pour les conférences de rédaction, c’est Discord qui est utilisé, faute de pouvoir se rassembler. Les échanges pour chaque enquête particulière se font ensuite sur l’appli de messagerie sécurisée Telegram. Enfin, les JS ont recours à l’intelligence artificielle, avec un outil capable d’anticiper la viralité potentielle d’une fake news. Une innovation applicable bien au delà du seul coronavirus.