Tout est parti d’une plaisanterie de Chris Thorpe écoutant une conférence de Clay Shirky, apparemment. Rebondissant sur l’incroyable et imprévisible succès de Chatroulette, il a suggéré qu’on fasse de même avec les sujets de l’actualité: laisser le hasard décider de ceux qui seront proposés aux internautes. Le Guardian a relevé le défi avec une page qui propose selon un ordre aléatoire les sujets traités par le site au cours des dernières 24 heures.
Est-ce le symptôme ultime du renoncement journalistique ou bien la preuve que les internautes peuvent aussi être confrontés (comme dans les médias traditionnels) à des sujets qu’ils n’attendaient pas ? A votre avis ?
Laisser sa chance au hasard, si c'est un acte délibéré, est plutôt intéressant.
C'est laisser une chance d'aller voir ailleurs, de voir autre chose, autrement.
Il y a ceux qui parcourent méthodiquement leurs flux et leurs agrégateurs bien paramétrés. Et ceux qui vont un peu au fil de l'eau des retwitters, des commentateurs. Sortir des sentiers battus, c'est bien ce qu'on demande aux médias à une époque où l'on critique le conformisme et le formatage.
Le hasard proposé par le Guardian n'est pas vraiment du hasard. Le choix des articles proposé, le ton employé, les idées véhiculées, tout ça, ce sont des choix auxquels la rédaction n'a pas renoncé. Le Guardian propose simplement une consommation plus ludique de l'information. Un peu comme <a>le nouveau Reader de Google.
Ce qui me fait penser à une récente interview de la directrice du Monde par France Culture pendant le salon du livre à l'occasion de leur nouvelle formule. Cette dernière rappelait que Le Monde avait fait le choix, récent, de ne plus répondre à l'actualité par l'exhaustivité. A mon grand regret puisque cette exhaustivité était gage de sérendipidité, de découverte et d'émerveillement, justement.