Dans la pratique, avant de partir dans ce pays que je ne connais pas, j’ai cherché à suivre des flux d’infos de personnes vivant sur place via Facebook, via Twitter et via les flux RSS de plusieurs blogs. Cela ne m’a pas empêché également d’entrer en contact par mail et par téléphone avec des interlocuteurs ressources que j’avais identifié ou qu’on m’avait signalé. Un travail « à l’ancienne », en quelque sorte.
Une fois sur place, avec Pierre Haski (Rue89) et Eric Scherer (AFP), nous avons tenté d’utiliser ces réseaux (Facebook et Twitter principalement) pour organiser une rencontre un soir avec des blogueurs et des twitterers de Beyrouth.
Résultat: entre 20 et 30 personnes étaient là, chacune d’entre elle étant une véritable tête de réseau et un capteur placé au sein de la société libanaise.
Quand je dis capteur, je ne dis pas que ces personnes sont représentatives. Bien sûr, il s’agissait plutôt de jeunes, plutôt issus de milieux favorisés, plutôt ayant de fréquent contacts avec l’étranger.
Néanmoins, en pratiquant ainsi et suivant ensuite au jour le jour, voir heure par heure, le flux des uns et des autres, j’ai eu le sentiment de me brancher de manière dynamique sur l’un des pouls de la société libanaise. Impression d’autant plus étrange que la plupart de mes interlocuteurs libanais plus « institutionnels » ou « traditionnels » n’étaient absolument pas branchés sur les mêmes réseaux.
Au final, l’expérience ayant été sommaire et menée de manière totalement improvisée, j’en ressors avec l’impression qu’il existe là une piste à approfondir. Le reportage en réseau ou le reporter branché en réseau a de l’avenir. La technique de reportage, elle, reste à inventer.
Et vous, vous avez déjà vécu ce genre d’expérience?