Le pape de l’utilisabilité (usability), Jakob Nielsen, décerne à la BBC la palme des meilleurs titres rédigés pour le web. Je partage son avis.
Selon Nielsen, les titres sur le web doivent être:
- courts
- riches en information
- proposer les mots-clefs en début de titre (car les titres apparaissent dans des listes qui sont scannées visuellement par les internautes)
- compréhensibles en dehors de leur contexte initial de publication (les titres apparaissent souvent dans les articles, par exemple dans les moteurs de recherche)
- prévisibles, ainsi les utilsateurs sauront ce qu’ils trouveront avant même de cliquer de manière à ne pas les décevoir
Ca me paraît assez juste.
Il manque peut-être une part d'incitation, un appel à la curiosité. Un bon jeu de mots ou une référence (littéraire, citation…) sont des plus appréciables. Surtout quand c'est une marque de fabrique. Libération, Ecrans ou le Canard ont une "patte" reconnaissable dans le titre, il me semble.
La connivence avec le lectorat est importante et, je crois, plus forte sur le web que pour le print.
C'est le retour du titre informatif versus le titre incitatif. ENFIN ! Contrairement @Enikao, je ne crois pas une seconde aux titres incitatifs. Ils ont plombé la presse pendant des années. Il est heureux que les besoins du net nous aident à en être débarassés. Inciter le lecteur, lui donner envie de lire, c'est s'assurer qu'il comprend le titre.
Nielsen a rarement tord, mais ses points de vus mènent à une sorte d'anti-créativité non ?
j'aimerais avoir un peu plus d'éclaircissement à propos des mots clés.oû doit-on les proposer.dans le texte même en les mettant en gras? ou bien sur une autre partie du site?
Dans les écoles de journalisme (ai-je constaté), les étudiants ont une prédilections pour les titres un peu private joke qui se prétendent incitatifs. Dans le monde réel (ai-je également constaté), les articles les plus lus sur le web sont ceux qui ont des titres explicites.
Je crois que les indications données par Jakob Nielsen constituent des bases. Reste maintenant à avoir le talent de faire que la contrainte soit créative. Ou bien assumer le fait que l'on ne s'adresse qu'à une audeince de connivence. C'est simplement un choix à faire.
venant d'un grand quotidien du soir, je garde le goût des titres informatifs, clairs, simples et précis . Cela dit, on peut s'amuser de temps en temps (vu dans le monde un Mozart est là…) mais 1) les titres "inspirés" des films, livres ou chansons à la mode sont en général gonflants 2) on risque de ne lire que le titre s'il se suffit à lui même.
Bonjour, j'arrive un peu tard à nouveau.
Dans mes formations, je fais un distinguo très clair entre le titre de l'article en tant que tel et le titre sur les autres lieux (du site ou ailleurs).
Sur l'article, il doit être évidemment informatif, mais ailleurs, que ce soit les pages d'accueil, les micro-contenus, newsletters, etc, ils doivent être incitatifs QUAND c'est possible. Pas de jeu de mots pour le jeu de mots, bien sûr.
Il me parait curieux de souligner que la créativité risque de souffrir dans le travail du titre. S'il s'agit d'information, l'essentiel est d'informer, pas de distraire, surprendre ou étaler sa culture. Dans le contenu de l'article, on pourra, si le sujet s'y prête, s'offrir un peu d'humour.
C'est vrai que c'est frustrant. Heureusement, il y a d'autres supports sur lesquels on peut écrire plus librement !
@Cedric,
J'en conclus que tu utilises des CMS qui gèrent plusieurs titres pour le même article en fonction de l'endroit où le titre apparaît. C'est juste? Si c'est le cas, peux-tu détailler la stratégie mise en oeuvre. La BBC le fait depuis bien des années. Un titre informatif sur la page de l'article et un titre très court et éventuellement incitatif qui apparaît dans les listes de titre.
Exemple: http://news.bbc.co.uk/2/hi/south_asia/8044150.stm
Titre long: 'Everything destroyed' in Swat valley
Titre court: Displaced stories
@Delphine
Je ne crois pas que les deux soient antagonistes. Je répète, le talent c'est de savoir tirer le meilleur parti des contraintes.
Effectivement, ce n'est pas antagoniste, je parlais juste d'une hiérarchie. L'information doit primer sur la fantaisie, pas l'interdire. Tout dépend du support et du talent. :)
Cet article est intéressant mais je pense que outre le titre, certains éléments sont réellement à prendre en considération pour rédiger sur le web…
Mon petit billet par ici : http://bit.ly/XrvsF