On connaissait le prêt-à-porter, je découvre le prêt-à-interviewer. Les journalistes ont de moins en moins de temps pour travailler sur leurs sujets. Qu’à cela ne tienne, certaines agences de communication se proposent de les « aider ».
Voici un extrait d’un mail reçu ce matin:
« Bonjour,
Dans le cadre de vos sujets, si vous recherchez des témoignages ou infos par rapport à des problématiques de vie quotidienne comme :
– L’apprentissage de l’anglais
– La culture accessible
– Le bien-être au quotidien
– Le déménagement
– La location d’objets…
Nous nous occupons en effet de plusieurs clients pouvant intervenir dans ces domaines.
Vous trouverez en pièce jointe, plus d’infos sur ces thèmes. »
Pour paraphraser Pierre: on est mal.
euh… tu découvres ça aujourd'hui?
Ben oui. Jamais bossé comme ça. Je sens comme un soupçon d'ironie dans ton interrogation.
Moi c'est pareil, je découvre. Pétard, c'est dingue ! 8-|
Bonjour,
pour quelle raison terminez-vous votre post par "on est mal" ?
"On est mal" est un clin d'oeil au titre du blog de Pierre France et la conclusion de ce post qui indique que les agences de com' déploient des moyens de plus en plus importants et sophistiqués alors que les journalistes disposent de moins en moins de moins (temps + argent) pour faire leur boulot.
Peut-être que cela marche pour certains journalistes ? (je pose la question en toute naïveté, n'ayant pas de carte de presse).
En même temps comme "tout le monde" peut communiquer aujourd'hui, j'imagine que le travail des professionnels de la communication s'en trouve très changé : comment adapter la communication avec les journalistes ?
Gautier Girard
@ Création d'entreprise
Vous demandez "comment adapter la communication avec les journalistes ?". J'en profite pour pousser un coup de gueule à destination de toutes les agences de communication et de tous les attachés de presse de la terre (ou au moins de France).
Arrêtez de nous abreuver de mails pour nous signaler des événements dont nous n'avons rien à foutre. Cela nous fait perdre du temps et à vous aussi. J'ai aujourd'hui une boite de courrier électronique que je ne consulte plus tellement elle est spammée par les "événements" à ne pas manquer, les "enquêtes", "sondages" et autres attrape-gogo destinés à ferrer le journaliste.
Il serait temps de prendre en considération le fait que internautes n'ont plus besoin des journalistes pour entrer en contact avec les marques et les entreprises et que les journalistes n'ont plus besoin des agences de com' pour entrer en relation avec ces mêmes entreprises.
Conclusion: si vous voulez vraiment communiquer avec les journalistes, organisez des sites web efficaces pour vos clients sur lesquels on trouvera l'information dont on a besoin (journalistes et non journalistes), insérez-vous dans les conversation à bon escient et ayez pour obsession de ne pas faire perdre de temps à quiconque. C'est comme ça qu'on vous sera reconnaissant.
Je crois que je suis un peu énervé là mais c'est le fond de ma pensée.
Bonjour Philippe,
Je suis heureux de lire votre réponse.
Je pense qu'on est dans le système sans fin de l'hyper-communication.
Pourquoi une agence arrêterait de spammer ses "événements" sachant que son voisin, lui, continuera ?
Cela me rappelle les discussions d'il y a quelques années concernant les industriels pollueurs. Tant que personne n'a imposé de règle, chacun y allait de son "oui mais vous comprenez, si je pollue moins, mon voisin, lui, continuera à polluer, et il sera moins cher que moi" (vous remarquez comme c'était très courageux de leur part).
A un moment, il faut que quelqu'un sorte drapeau blanc.
A chaud, je vois deux possibilités :
– Les journalistes ne lisent plus leurs emails (ou ne créent pas d'adresse email). De cette façon on coupe le problème à la source.
– Journalistes et agences de communication se mettent d'accord pour communiquer plus sainement, dans le respect de chacun (car il va de soit que le but est aussi que le lecteur s'y retrouve). Via une charte commune ?
Vous pensiez à d'autres possibilités pour régler le souci de fond ?
Au plaisir,
Gautier