Je suis invité demain soir par le SNJ (Syndicat national des journalistes) à participer à une table ronde sobrement ;-) intitulée: le web, sauveur ou fossoyeur du journalisme?
Je note au passage que le SNJ n’en fait pas mention sur son site web.
Ben, voilà donc posées les bases d’une réflexion nuancée: le web doit sauver ou achever le journalisme…
Raillerie mise à part, c’est sans doute un signe que l’un des syndicats de la profession commence sérieusement à se pencher sur le sujet, comme l’a fait son alter ego britannique il y a quelques mois.
A propos du débat au sein de la National Union of Journalists
- Un bon résumé sur journalism.co.uk
- Roy Greenslade (un vétéran quitte le syndicat en raison de l’attitude corporatiste de celui-ci vis-à-vis des nouveaux médias)
De l’autre côté de la Manche, le débat a été vif.
Ici, on verra.
Débat organisé par le SNJ, jeudi 24 avril 2007 de 18h30 à 20h30 dans les locaux du CFPJ (35 rue du Louvre).
- Philippe Cohen, rédacteur en chef de Marianne2.fr
- Philippe Couve, journaliste à RFI, à l’origine de l’Atelier des médias
- Gérard Desportes, journaliste à Médiapart
- Vincent Nouzille, journaliste à Bakchich
(Animé par Eric Marquis)
Présentation du débat par le SNJ :
« Les sites de presse, dépendant d’une rédaction «traditionnelle » ou autonomes, se sont déployés et multipliés depuis un an, cependant que nos conditions de travail continuaient à se détériorer, quelle que soit la forme de presse, quel que soit le support sur lequel nous travaillons. Comment nous sommes-nous appropriés ce nouveau média ou comment pouvons-nous encore le faire ? Faut-il en attendre le pire ou le meilleur ?
Nous vous convions au débat sur ce thème que le Syndicat national des journalistes organise chaque année à l’occasion de l’assemblée générale de sa section d’Ile-de-France.
Le débat est ouvert à tous. »
Bonjour Philippe,
Puisque le débat est ouvert à tous je tenterais d'y aller !
Mes questions à F.Pisani étaient motivées par le même objectif à savoir comprendre un peu mieux l'avenir et les évolutions du métier de journaliste.
Aujourd'hui, les employeurs sur Internet veulent des profils presse + développeur + marketing ! Vous pourrez garder à l'esprit que les rédacteurs web du Groupe Marie Claire n'ont pas droit au statut de journaliste… J'ai personnellement perdu ma carte de presse car j'étais responsable éditoriale et promotion d'un site Internet. J'espère qu'il y aura de l'ambiance ce soir. Je vous lirai avec intérêt…
ben il était temps qu'ils y réfléchissent !!!!! c'est tout et n'importe quoi le net en ce qui concerne le statut et la rémunération des journalistes
Pour le clin d'oeil : celui qui vous a dit à la fin "Mais, sur internet, il n'y a plus de "sites", plus de "marque" (de presse), plus de "journaux"… C'était moi ;-)
Je suis assez etonnee de voir que le SNJ ne se preoccupe que maintenant de l'effet web sur le journalisme alors que c'est un phenomene qui date depuis quelques annees quand meme. J'ai l'impression qu'il y a un manque de reactivite du corps journalistique en general, et un peur d'internet qui a pourtant enormement d'atout pour le journalisme et qui n'est pas son avenir mais bel et bien son present.
Hier je discutais avec une journaliste du Boston Globe qui disait que les journaux americains ne savent plus quoi faire pour garder des lecteurs et que le web est un vrai probleme pour eux… mais on ne peut plus aller contre ce phenomene, alors il faudrait que les journalistes et les proprietaires de journaux se penchent vraiment sur une nouvelle strategie pour tirer profit d'internet au lieu de le craindre.
J'attends de savoir ce qu'il ressortira de ce debat.
@ Narvic et aux autres,
Désolé de n'avoir pu rester après le débat mais j'étais attendu. Je vais essayer de faire un compte-rendu dans les jours qui viennent mais la position de "paneliste" n'est pas forcément la meilleure pour rendre compte des débats. Les contributions "de la salle" sont les bienvenues.
Philippe il me semble que ta vision du journalisme a quelque peu effrayé. L'incompréhension et le septicisme demeure face à quelque chose qui va trop vite. Les gens ne sont pas encore prêt pour accepter le bouleversement dont tu as parlé et les inquiétudes étaient nombreuses dans la salle. Le thème de la soirée en lui même montre que beaucoup en sont toujours à se demander si le web est positif pour le journalisme, comme si il s'agissait encore de choisir entre le papier et le numérique. Je vais essayer de faire un compte-rendu de cette soirée.
Je ne crois pas qu'il soit juste de dire que le SNJ se préoccupe du journalisme web depuis seulement quelques semaines. Ce n'est pas parce qu'un débat -par ailleurs très actuel- a été organisé cette semaine que le syndicat découvre le problème. C'est à l'initiative du SNJ que la commission de la carte a reconnu les journalistes en ligne en… 1998, c'est-à-dire, il y a dix ans. Et le sujet a été abordé pour la première fois par le SNJ lors de son congrès d'Arras en octobre 1994.
Cela dit, il est vrai qu'au sein du SNJ, comme d'ailleurs au sein de toutes les rédactions, l'émergence, puis la diffusion du journalisme web, et l'apparition des bloggueurs non professionnels suscite des prises de conscience et des positions d'une grande variété, et même parfois fgranchement divergentes. D'où l'intérêt du débat actuel, qui n'est pas nouveau pour autant. Même au sein du SNJ !
Est-ce que l'un d'entre vous pourrait faire un résumé sur son blog ? je n'ai pas pu venir à cause du boulot, mais j'aimerais savoir ce qu'il en ressort de cette réunion. merci.
Ca vient, ça vient….
Pour ma part mon compte-rendu est fait ;)
Le mien aussi ;-)
Bonjour,
Je voulais avoir une confirmation de votre part :
un journaliste n'est pas reconnu comme tel s'il travaille sur un site web, même la déclinaison d'un journal papier sur le net.
Est-ce bien ça ?
Je suis étudiante en journalisme et je souhaitais me consacrer au web…
Merci
Chère B,
Je ne peux pas confirmer parce que cela n'est pas correct. Les journalistes peuvent se voir attribuer la carte de presse au titre d'un site d'info en ligne (c'est la cas notamment à Rue89) ainsi qu'au titre de la version en ligne d'un titre papier (c'est le cas de beaucoup). Il existe en revanche des cas où les sites web sont exploités par filiales qui ont choisi de ne pas faire dépendre leurs salariés de la convention collective des journalistes mais d'une autre moins protectrice pour les salariés. Dans ce cas, je crois que la Commission de la carte accorde plus difficilement la carte de presse.