C’est bizarre comme les langues se délient parfois. Après avoir quitté ses fonctions à la tête du conseil de surveillance du Monde, Alain Minc accorde une interview au Figaro. Retour sur la stratégie d’acquisitions de l’ère Colombani.
Cette stratégie d’acquisitions n’était-elle pas une forme de fuite en avant ?
Pas du tout. Nous croyions à la force d’un groupe de presse. D’ailleurs, Le Monde a bien vécu de l’argent généré par son groupe : 25 millions d’euros tirés des dividendes du Midi libre, 25 millions issus de la cession de Presse Informatique, 20 millions de ses participations dans les sites Cadremploi et Régions Job et 30 millions de la vente des immeubles de PVC. Si certains doivent se plaindre de ces ventes, ce sont bien les salariés de PVC ! Et la SRM aurait dû, de ce point de vue, nous tresser une couronne. En « se payant sur la bête », Le Monde a évité le pire.
Ca n’était un mystère pour personne, mais dit comme ça, ça a une autre saveur.
[Actualisation]
Le texte intégral de la dernière prise de parole d’Alain Minc devant le conseil de surveillance du Monde a été mis en ligne par Challenges. Cynisme et règlements de comptes à OK Blanqui. Merci à Narvic de me l’avoir signalé et d’insister sur son blog sur le contrôle du journal par les journalistes qui est inscrit dans l’ADN du Monde (comme on dit aujourd’hui) alors que Minc ne voit d’autre issue qu’une mutation génétique et une nouvelle et ultime dillution du contrôle que les journalistes peuvent exercer sur la marche de l’entreprise.