A l’heure des incertitudes sur l’avenir de l’audiovisuel public extérieur de la France, France24 s’apprête a fêter son premier anniversaire en se lançant dans le collaboratif. C’est le projet Observers. Julien Pain (ancien de Reporters sans frontières) présente le projet sur cette vidéo (signalée par Michel Levy-Provencal de France24 sur le site de l’Atelier des médias). Dans le contexte de la bourre que se tirent actuellement RFI et France24 (voir plus haut), je me demande si c’est un hasard.
Le projet s’inspire clairement de Global Voices qui s’est fixé comme objectif de faire entendre la voix des blogueurs des pays vers lesquels nos regards occidentaux se tournent peu.
Chez France24, on fait le pari d’aller chercher les internautes du monde entier qui peuvent témoigner de l’actualité dans leur pays, et ensuite de vérifier, de traduire et d’éditer leur production.
C’est ce qu’on pourrait appeler du participatif fermé. Seuls les journalistes de France24 (et peut-être les « éditeurs régionaux », ces super-blogueurs rémunérés par France24) peuvent publier, mais ce qu’il publient est de l’information receuillie par des particuliers présents sur le terrain.
Finalement, est-ce participatif? Ou bien, est-ce du grand reportage… à distance?
D’autres infos:
- sur Techcrunch avec les commentaires de Julien Pain
- chez Gilles Bruno sur l’Observatoire des médias
- chez Gilles Klein sur le monde du blog
PS. J’ai toujours les mêmes problèmes pour mettre en ligne les vidéos de Dailymotion. Si vous avez trouvé la martingale, faites-vous connaître ;-)
Quelques petites précisions. J’aime beaucoup Global Voices. Et je suis proche de ce projet – et de ses fondateurs – depuis son départ. Mais là où ils font une revue de blog, nous produisons une info retraitée. Effectivement, tout est retravaillé par des journalistes. Pour vérification, d'une part. Mais aussi parce que, pris tel quel, le message d'un Chinois sur un événement chinois est souvent assez ésotérique pour un étranger. Est-ce participatif? Oui, car tous les contenus viennent des utilisateurs. Et surtout parce que nous donnons la possibilité aux lecteurs de contacter directement ceux qui sont à l’origine de l’info et qui deviennent nos « observateurs ».
Pour finir : on me pose toujours la question : en quoi est-ce mieux que Global Voices, Agoravox, Le Post, I-report ou même l’AFP ? Ca n'est pas mieux. Mais c’est différent. Et quand on voit les milliers de papiers quasi-identiques qui circulent sur Google news, ça me semble déjà un pari intéressant…