La leçon inaugurale du CFJ donnée par Francis Pisani (des extraits vidéo chez Luc Legay) et les premiers intervenants multimédia ont fait naître questions et débats (voir chez Emmanuel Parody).
Je m’arrête sur une interrogation émise par plusieurs étudiant(e)s: est-ce que le seul horizon du reportage, c’est maintenant l’écran de l’ordinateur?
La réponse est non, catégoriquement. Même s’il faut reconnaître que pour l’instant les médias purement web ont peu de moyens pour financer des reportages et que dans les médias « classiques », les budgets reportage sont alloués aux équipes rédactionnelles « classiques » et non aux équipes en charge du web.
Là comme ailleurs, la situation est sans doute transitoire. Et quelques exemples qui émergent (avec tout ce que l’expérimentation peut avoir d’insatisfaisant) laissent augurer un changement prochain.
- Geo se lance dans le web-reportage et annonce une production régulière (mensuelle). C’est du magazine.
- La BBC a expérimenté l’été dernier le grand reporter 2.0. C’est de l’actu.
- L’agence de presse britannique PA embauche un journaliste poilitique multimédia
- Aux Etats-Unis, le Washingon Post multiplie les reportages multimédia comme celui-ci
- En Espagne, el Mundo fait de même
- Au Canada, on y travaille aussi
- Et la liste n’est qu’indicative
Alors, forcément sédentaire le journaliste multimédia? Non, même si ce n’est pas encore lui que les rédactions décident spontanément d’envoyer en reportage.
Résultat: il décide parfois de s’envoyer lui-même en reportage pour en rapporter (notamment) un web-documentaire (comme l’ont fait Jean-Christophe Rampal et Marc Fernandez).