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La « vacuité » des journalistes sur eux-mêmes, selon Brusini

Hervé Brusini pointe du doigt l’une des difficultés de la période actuelle pour des journalistes en pleine tourmente. Dans un point de vue publié par Le Monde, il remarque « la vacuité du discours d’une profession sur elle-même« .

Les remises en question du moment ne sont que le symptôme d’une crise plus profonde, selon Hervé Brusini.

On le sait, le journalisme prétend se vivre et s’inventer au fil des jours. La question de sa morale l’a en revanche poussé à une production de chartes et de codes que peu de catégories professionnelles connaissent. Il est légitime de voir une corporation se prendre en charge elle-même dans une relation de respect à l’égard des citoyens. Mais cet exercice louable s’est substitué au travail de simple définition de ce que nous faisons dans chacune de nos éditions. Le mot, l’image, le son utilisés dans le reportage, l’interview ou le sujet explicatif constituent l’identité du journalisme. Pour l’heure, notre discours n’est que de justification : nous ne sommes pas celui que vous croyez, inféodé aux pouvoirs politiques, financier et audimatique ! C’est un peu court.

On peut appeler cela une question de légitimité. Pour utiliser une formule datée, il s’agit de savoir d’où le journaliste parle: au nom de quels principes, de quels intérêts, de quelles compétences, de quelles normes professionnelles. Un beau débat en perspective…

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