C’est un court billet de Jeff Mignon qui a attiré mon attention. L’un des meilleurs journaux de la côte ouest des Etats-Unis, le San Francisco Chronicle a décidé de délocaliser la rédaction et l’édition d’un supplément publi-rédactionnel en Inde. L’entreprise qui a réalisé le supplément s’appelle Mindworks Global Media et elle est basée à New Dehli.
Sur son site, la société indienne propose des travaux d’édition, de création de contenu et de design et elle assure que
« un nombre significatif d’articles peuvent être rédigés n’importe où, sans considération de frontières géographiques, si l’on combine une expertise de haut niveau dans le domaine en question avec des compétences journalistiques pour obtenir l’information, l’analyser correctement et la rédiger de manière avenante. La technologie, l’économie, le management et la santé sont des domaines dans lesquels des rédacteurs hautement qualifiés et ayant une expertise peuvent produire des contenus de grande qualité. »
Pour ce qui concerne le travail d’édition, l’entreprise indienne ne manque pas d’arguments non plus
L’efficacité du travail d’édition est l’un des aspects les plus chronophages des taches quotidiennes dans un journal. En transférant ce travail à des équipes qui oeuvrent comme une extension de vos équipes, les journaux peuvent se concentrer encore plus sur leur cœur de métier. Les équipes éditoriales de Mindwork sont équipées pour prendre en charge tout le travail d’édition en temps réel. […] La confidentialité sera assurée tout au long du process.
Beaucoup de remises en question sont à l’ordre du jour pour les journalistes. Je ne pensais pas que le risque des délocalisation était sur la liste. J’avais tort…
Bien vu, Philippe. Il y a environ deux semaines, Courrier International publiait un article d'un confrère italien, pointant l'apparition de ce phénomène de délocalisation des rédactions… en Inde, dans une société basée à Bengalore. L'article soulignait notamment la possibilité, pour les rédacteurs indiens, de traiter les faits divers, grâce aux "progrès" des logiciels de localisation (type Googlearth) qui donnent une idée des lieux où un événement s'est déroulé. Moi non plus, je n'en croyais pas mes yeux. Il va pourtant falloir s'y habituer. Apparemment, certains titres de la presse française (l'article ne précisait pas lesquels) sont déjà clients.
@David,
Effectivement, je n'avais pas vu cet article de Courrier international qui provient du journal italien Diario della settimana qui est disponible ici dans sa version française. Il est question d'une autre entreprise indienne (Hi-tech export):
Il est aussi question des étudiants en journalisme de Chisinau (Moldavie), de la délocalisation en Inde des infos financières de Reuters et de plusieurs autres exemples.
La délocalisation des rédactions est en marche.