Les vidéos tournées par les bloggers sont-elles en train d’inventer les nouveaux signes d’une écriture par l’image ? On peut se le demander en regardant par exemple, en France, les vidéos postées sur son blog par Loïc Le Meur (ici et là par exemple).
On peut imaginer des tas de mauvaises raisons pour expliquer ce choix. Le blogger dispose-t-il d’un logiciel de montage ? A-t-il le temps d’effectuer un montage ? A-t-il même le temps de regarder une vidéo de plus de 30 minutes avant de la mettre en ligne ? On peut imaginer que faute de temps, c’est le fichier brut qui est mis en ligne de sa première à sa dernière seconde.
Même si les « mauvaises » raisons éditoriales prévalent pour expliquer ce choix, le fait que la chose ait été jugée faisable par un auteur soucieux de son image appelle une analyse plus fine.
Qu’est-ce que ce choix formel nous suggère ? Tout simplement que l’on ne nous cache rien. Ce que j’ai filmé, je vous le livre tout entier, sans retouche, sans montage (sous entendu sans biais) vous laissant la liberté de vous faire votre propre opinion, semble nous signifier le blogger. C’est l’idée d’une transparence totale aussi fictive qu’ostentatoire mais qui semble bien en accord avec l’état de défiance qui prévaut souvent vis-à-vis des productions journalistiques habituelles plus formatées.