L’ex-journaliste Mark Potts se livre à une analogie (assez tentante) sur son blog. La mort annoncée d’une certaine forme de journalisme nous fait passer par les mêmes stades que ceux que nous endurerions face à la mort annoncée d’un proche.
Ces étapes sont décrites par Elisabeth Kübler-Ross dans les « cinq phases du mourir » (Five Stages of Grief)
- Déni / Internet et les blogs, c’est juste un effet de mode. Ca va passer.
- Colère / Les blogueurs ne sont pas des journalistes, on ne peut pas tout comparer.
- Marchandage / Les gens vont s’abonner pour avoir accès à une information de qualité.
- Dépression / Un nouveau plan social. Nous allons tous perdre notre boulot.
- Acceptation / Les choses ne sont plus comme avant mais le monde ne s’arrête pas de tourner pour autant.
Donc, il faut se hâter de passer au stade 5. Ou bien tenter l’acharnement thérapeuthique à l’un des stades précédents.
Je me demande quand même si je ne suis pas resté un peu coincé au stade 4.
L'actualité sociale de RFI n'est certes pas brillante actuellement.
Mais l'expérience de l'Express.fr montre peut-être la voie.
http://www.lexpress.fr/actualite/high-tech/les-no…
http://www.lexpress.fr/actualite/economie/la-cris…
La voie serait-elle celle de l'auto-promo. Je plaisante ;-)
C'est peut-être une quesion de dynamique. Autant certaines émissions font la part belle à des invités de qualité (je pense, au hasard, à Francis Pisani sur une certaine radio), autant les journaux papier ou en ligne hésitent.
Peut-être que renouveler le traitement de l'information passe par un renouvellement des sources / intervenants. J'aime bien poser plus de questions qu'apporter de réponses, je sais…
Vil flatteur….
Il faut passer au stade 5 (les autes ne sont pas très attrayants) et envisager les phases suivantes. Le problème,c'est qu'en presse écrite, non seulement les patrons de presse ne se sentent pas tentés, parce que dépassés, par d'autres formes de journalisme (sauf pour ce qui est les coûts en virant des gens), mais les journalistes se sentent rarement concernés. Manque de curiosité, trop de travail, routine etc….Or, le changement ne peut venir que de la base. On y ajoute les pb de contrat de travail, de rémunérations etc, ce sont aussi des freins supplémentaires. Or, plus je regarde ce qui se passe, plus le professionalisme me semble indispensable.
Certes passons à la phase 5 mais contrairement à un décès, ces phases ne vont pas se succéder, leurs effets vont se superposer. Et moi, c'est vraiment ça qui m'inquiète. :-/
Dans l'esprit d'Elisabeth KR, chacun ne passe pas obligatoirement par tous les stades ni forcément dans cet ordre théorique.
Il arrive qu'on meure sans être passé par le stade de l'acceptation ;-)
Bonne année, au passage, Philippe.
Votre analogie est très intéressante.
Mais la fin de l'histoire, c'est quand même la mort.
Heureusement que la mort du journalisme de papa n'est pas la mort de l'information pour les lecteurs.
Le problème, c'est que, si l'en croit L'Observatoire des Médias, la blogosphère et Internet en général produisent bien peu d'informations et bien davantage de commentaires, et ceci par manque de moyens techniques, d'effectif, à quoi s'ajoutent l'inexpérience et la propension à relayer de l'info déjà donnée ou suspecte car jamais vérifiée. En revanche, au chapitre du "commentaire d'après match", Internet sature.
@Flubacher
Massivement, le contenu des blogs est effectivement du commentaire ou de la reprise d'info publiée ailleurs. Il faut effectivement établir une distinction. Il y a les blogs producteurs d'info (ou de sens): les blogs d'experts ou de témoins font partie de ceux-là. Il y a, par ailleurs, les blogs qui commentent reprennent et servent de relais. Aujourd'hui ce sont eux qui assurent la diffusion (on dit souvent le buzz) sur le web. C'est l'ensemble de cet écosystème de l'information qui constitue une révolution dans le mode de production et de circulation de l'information.
dans la pensée d'Elisabeth.k-R, les cinq phases du mourir disent en quelque sorte la trajectoire du mourant mais il nous faut aussi garder une distance épistemologique; parce que la mort en soi ne se reduit pas par analogie de la mort des autres, mais elle s'inscrit dans la peur que je pouvais avoir de mon être.Et même dans l'acceptation, le désespoir qui est l'expression du dernier espoir accompagne le mourant jusqu'à sa derniere phase. c'est pouquoi il est difficile de faire de la mort un sujet de pensée.
Je pense également q'il faut passer au stade 5 (les autes ne sont pas très attrayants) et envisager les phases suivantes. Le problème,c’est qu’en presse écrite, non seulement les patrons de presse ne se sentent pas tentés, parce que dépassés, par d’autres formes de journalisme (sauf pour ce qui est les coûts en virant des gens), mais les journalistes se sentent rarement concernés. Manque de curiosité, trop de travail, routine etc….Or, le changement ne peut venir que de la base. On y ajoute les pb de contrat de travail, de rémunérations etc, ce sont aussi des freins supplémentaires. Or, plus je regarde ce qui se passe, plus le professionalisme me semble indispensable.