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Nous sommes manifestement dans l’âge infantile du journalisme participatif (même si je préfère l’expression co-journalisme), comme en témoigne cet article (?) ou billet (?) publié sur Mediapart.

Tout ce qu’il faut en retenir est pointé par Pierre France et par Narvic.

Comme j’ai un peu la flemme (en plus d’un rhume), je me contenterai d’une remarque: pourquoi la plupart des journalistes attendent-ils que la participation se matérialise sous la forme d’interventions comparables en tout point à celles qu’ils peuvent produire? Pensent-ils leur métier si facile d’accès et leurs compétences si évidentes que le premier venu serait capable de les maîtriser?

La participation ne consiste pas à faire faire le travail du journaliste par d’autres. C’est pourquoi je préfère l’expression de co-journalisme.

Il faut considérer la participation comme un apport possible qui peut prendre des formes multiples.

Au niveau basique, le nombre de commentaires sous un article (sans tenir compte de leur contenu) peut servir d’indicateur de l’intérêt pour un sujet.

A un niveau plus élaboré, les internautes peuvent aider les journalistes à recueillir d’importantes quantités de données (chiffrées notamment, car moins sujettes à interprétation a priori). Utilisé à plusieurs reprises aux Etats-Unis pour effectuer des relevés de prix sur des zones étendues et enquêter ensuite sur les différences constatées.

Au-delà, les internautes peuvent également mettre les journalistes sur la piste d’informations en faisant part de leur témoignage.

Enfin, certains internautes peuvent tenir un rôle de quasi-journaliste (voire de journaliste tout court comme on le constate sur certains blogs) en faisant un travail de veille sur l’info et en mettant en relations des infos disparates de manière à leur donner un sens.

La liste est loin d’être exhaustive mais elle vise à montrer que le spectre de la participation est large et largement ignoré.

Cela dit, les internautes prêts à participer ne sont pas très nombreux (proportionnellement) comme l’indique une étude de Forrester qui vient d’être publiée et dont nous parlerons dans la prochaine édition de l’Atelier des médias.

Reste que 10% d’internautes prêts à participer, cela donne (selon les derniers chiffres) 300 000 personnes à l’échelle de la France. Un chiffre à comparer aux 37 000 journalistes encartés en France.

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